Le bateau d'Accurso et le domaine de Sagard
TOUCH, OUT-of-TOUCH
Médiacratie: deux poids, deux mesures



Cliquez pour lire le texte complet Vous ne trouvez pas bizarre que depuis 2009, Radio-Canada et La Presse, ainsi que la Sûreté du Québec, ont consacré cinq longues années d'enquête, ainsi que plusieurs semaines à la Commission Charbonneau – au coût de 1,2 millions de dollars par semaine - sur le cas du Fonds de solidarité ? Et pour aboutir au final avec une preuve qui révèle que sur 5000 dossiers, seulement 5 étaient toxiques, et de ce nombre, tous ont été bloqués ! De plus, ceux qui ont fait du lobbying pour ces dossiers ont été écartés de la FTQ... Où se situe donc le problème ? Les Québécois auraient souhaité autant d'acharnement sur le krach de la Caisse de dépôt en 2008.


Parenthèse sur la CDPQ

Rappelons-nous que suite à des pertes colossales de 40 milliards de dollars (40,000 millions), dont 30 milliards dus à la crise, et 10 milliards à la surexposition aux risques, aucune enquête sérieuse n'a été faite ? Et n'oubliez pas, ces pertes démesurées sont liées directement au changement de loi sur la gouvernance, qui a transformé un fonds de pension (notre fonds de pension) en fonds spéculatif... Bravo aux « tizamis » des libéraux et au gouvernement Charest de l'époque qui a pris cette décision !

Cliquez pour lire le texte complet Comme déjà bien expliqué dans un article du 23 janvier 2014 [Comment expliquer l’absence d’acharnement sur le crash de la Caisse de dépôt], comparaisons toutes gardées, si la Caisse (selon le bilan 2008, baisse de l'actif de -25% [voir la source]) avait eu le même rendement que le Fonds de solidarité (selon le bilan 2008, baisse de l'actif de -12,6% [voir la source]) en 2008, les pertes auraient été de 20 milliards seulement, comparativement aux 40 milliards « perdus », soit la moitié moins. Il est d'autant plus surprenant que les autres fonds comparables ont eu une perte moyenne de -18,5% durant cette même période [voir la source]. Même après 5 années, plusieurs points nébuleux restent sans réponse, et tous semblent vouloir nous faire oublier.


Questions

Mais, comme plusieurs, je me pose depuis longtemps ces questions : pourquoi si le PDG de la Caisse de Dépôt, H.-P. Rousseau, a été si « mauvais » et peu visionnaire, les Desmarais l'ont directement embauché après cette « bourde » magistrale à la CDPQ ? Power Corp. n'engage-t-il pas que les meilleurs ? Et je vais même plus loin dans mon questionnement de citoyen (je ne suis pas financier ou économiste), mais, a-t-on « profité » de cette crise économique mondiale, en 2008, pour accentuer la dépossession du Québec ? Et si oui, à qui cela a-t-il profité ? Et ce profil est-il quantifiable monétairement ou est-il quantifiable Cliquez pour lire le texte complet seulement en appauvrissement volontaire du Québec ? Et le gouvernement libéral de J. Charest, qui, en 2004, a changé la vocation du fonds de la CDPQ (changement du fonds des épargnants en fonds spéculatif [voir la source]), loi imposée par Charest sous le bâillon (Loi 78 : 2004), n'a-t-il pas une responsabilité dans ce désastre qui hante toujours bien des québécois au quotidien ? Aura-t-on une réponse un jour...?


Accurso TOUCHABLE : Desmarais INTOUCHABLE

Trouvez-moi un seul journaliste ou chroniqueur de La Presse ou de Radio-Canada qui a cherché une explication sérieuse à cette exécrable performance de la Caisse de dépôt. En trouvez-vous un ? Moi je n’en ai pas trouvé ! Et durant toutes ces années, ils se sont acharnés sur le Fonds de solidarité. Il est tout à fait légitime de se poser des questions. Pourquoi, bizarrement, ont-ils plutôt détourné l'attention sur le bateau de Tony Accurso ? Nous ont-ils monté un beau grand bateau ? Ah oui, j'oubliais, il ne faut pas toucher au patron et à ses amis, le clan Desmarais. Il semble évident que l'on veut nous faire oublier l'épisode rocambolesque de la Caisse de Dépôt et Placements du Québec (CDPQ). Souvent, j'ai l'impression que l'on veut reculer la cassette d'un film, et effacer ou couper un bout important ! Un tel désastre ne peut passer aux oubliettes de façon si simpliste. Il faut en parler, NOUS avons le droit de savoir ! On touche à Acurso, mais on touche pas à Desmarais - La Presse


Revenons au PDG de la FTQ

Donc, comment expliquer que le Fonds de solidarité a réussi deux fois mieux que celui de la CDPQ avec ses « supposés » experts durant la crise économique de 2008 ? C'est la différence entre investir dans l'économie réelle, la nôtre, celle du Québec (bâtir de la richesse collective - entrepreneuriat et emplois ici), et l'économie virtuelle, celle des spéculateurs, ces requins qui ne pensent qu'à leurs poches. Et l'on tente ensuite de dire que les syndicalistes, qui préfèrent la stabilité et investir dans l'économie du Québec, créer des emplois ici et de la richesse ici, sont de mauvais gestionnaires...

Chronologie des faits entourant le départ de H-P Rousseau et la nomination de Michel Arsenault à la CDPQ On comprend que le capitaine Rousseau - qui a quitté le navire en pleine « tempête parfaite » pour se réfugier chez Power Corp. - ne voulait pas voir Michel Arseneault sur le C.A. de la Caisse de dépôt en 2009 (confirmé par M. Arsenault lui-même lors de son témoignage devant la CEIC). Mais voulait-on vraiment que quelqu'un vienne brouiller les cartes à la Caisse de dépôt ? De quoi Henri-Paul Rousseau et ses « souteneurs » avaient-il peur ? Est-ce le bureau du Premier Ministre Charest qui a « suggéré » à Rousseau de tasser Arsenault ? Avait-on peur que ce dernier fasse la lumière sur les véritables raisons du krach de 2008 ? Il y a beaucoup de questions, mais peu de réponse...

Et rappelez-vous : selon les écoutes électroniques divulguées à la CEIC, Jean Charest avait souhaité - hypocritement ? - la bienvenue à Michel Arsenault à la CDPQ le 13 janvier 2009, alors que H.-P. Rousseau l'avait barré précédemment, selon les dires d’Arsenault. Des questions se posent : le Premier Ministre lui-même confirme la nomination de M. Arsenault, et le félicite, tandis que peu de temps après, Arsenault est écarté de la CDPQ. C'est donc la décision de Rousseau qui prime et qui est maintenue... Pourtant à ce moment, en 2009, Rousseau était rendu chez Power Corp, et n'était plus à la Caisse de dépôt. Expliquez-moi svp ? Est-ce que les décisions concernant la Caisse de dépôt étaient prises dans les bureaux de Desmarais ? Et de son coté, J. Charest n'avait-il pas déjà dit que jamais le gouvernement doit intervenir dans les décisions de la CDPQ ? Si tel est le cas, pourquoi Charest a-t-il confirmé la nomination d'Arsenault en janvier 2009. Charest savait-il, qu'en parlant à Michel Arsenault, il était enregistré ? OUF ! Cela sent vraiment mauvais...

M. Arsenault exhibe à la juge Charbonneau un article du Devoir où est confirmé le passage de M. Sabia à Sagard Au cours de son témoignage, Michel Arseneault a brandi une coupure de presse et a dit : « Est-ce plus grave pour moi d'aller sur la Touch, que pour Michael Sabia de se rendre au domaine Desmarais à Sagard » ? Fait-on deux poids deux mesures ? Rappelons-nous que H.-P. Rousseau a quitté la CDPQ en pleine tempête pour se réfugier chez Power Corp. et que Sabia a fait sa première rencontre avec le Québec Inc. dans les bureaux de Power. Donc, pour Sabia, le Québec Inc. se réduisait-il au réseau de Power et de ses tentacules ? Pas besoin d'être devin pour comprendre l'influence du clan Desmarais sur les décisions de la CDPQ, c'est un secret de polichinelle !

Et Alain Dubuc, «le plumeur à gage» du clan Desmarais, nous lance dans son éditorial, pour nous convaincre et nous faire croire que ce n'est pas la même chose: Accurso est devant la justice, alors que ce n'est pas le cas pour Paul Desmarais, insiste-il. Un autre journaliste "bien dompté" au service de ses maîtres.

Échange courriel
From : Lagacé, Patrick To : Richard Le Hir Sent : Tuesday, February 07, 2012 11:58 AM
Subject : RE : [voir la source]
J’applique à La Presse la même réserve que j’avais au JdeM : je ne commente pas les dossiers touchant nos propriétaires, pour des raisons évidentes. Si d’autres médias — comme le vôtre, comme n’importe quel autre — veulent commenter, explorer, libre à eux.


Le clan Desmarais n'est pas devant la justice...

Comme l'ont déjà avoué certains journalistes ou chroniqueur de La Presse : (Voir l'échange courriel ci-haut entre R. Le Hir et P. Lagacé) ne comptez pas sur eux, ni sur Radio-Canada pour vous parler de cette instruction judiciaire (poursuite criminelle) contre Paul Desmarais et son associé, Albert Frère, pour abus de bien publique. Et la victime : La Caisse de dépôt et consignations de France (la cousine française de notre CDPQ). Ce dossier est déjà bien documenté par Richard Le Hir :

« L’affaire QUICK/GDF-SUEZ est une extraordinaire affaire de corruption, tant par les montants que par le haut niveau des personnalités financières, administratives et politiques impliquées. Elle découle d’un pacte de corruption entre Monsieur Albert FRÈRE, citoyen belge, son associé canadien Paul DESMARAIS, et la Caisse des Dépôts et Consignations française. » [voir la source]

On touche pas aux Desmarais et au PLQ - La Presse On touche pas aux Desmarais et au PLQ - La Presse On touche pas aux Desmarais et au PLQ - La Presse

Les affirmations d'Alain Dubuc tiennent-ils toujours ? Paul Desmarais n'a-t-il pas été l'objet de poursuites sérieuses ? Le clan Desmarais, de part son association avec Albert Frère, n'est-il pas devant la justice ? PS : Les vidéos et articles sur Desmarais et ces poursuites sur internet semblent disparaître un à un : des blanchisseurs font-ils ce travail ?


Revenons au Fonds de solidarité

Il est important de faire la différence entre des bâtisseurs d'entreprises et des bâtisseurs de réseaux d'influences. Le premier crée de la richesse ici, des retombées, des emplois, etc. Et le second, ne pense qu'à s'emplir les poches, et nous dépouiller sans scrupule. Donc, il est normal que les actions du Fonds - qui doit demeurer un fonds de développement, et ne pas devenir un fonds spéculatif - ont un rendement jouant entre 5 et 8% (7,74% en 2013), comparativement à la Bourse ou à d'autres fonds spéculatifs qui peuvent faire du +30% un jour, et du -30% le lendemain. Le FSFTQ est un fonds de développement solide et stable, non spéculatif, qui bâtit de la richesse au Québec. Les fonds spéculatifs sont instables et fluctuent constamment. Que désirent les travailleurs : un Fonds sécuritaire et stable pour assurer leur retraite, ou tomber dans la spéculation et en faire un capital de risque (risquer d'en faire plus, mais risquer aussi de perdre beaucoup) ? Il est donc important que le FSFTQ reste aux mains des syndicalistes, et ne tombe pas dans celles des requins spéculateurs.

Fond de solidarité : Bâtisseur d'entreprises

Aujourd’hui, le Fonds est devenu l’un des fleurons de l’économie québécoise. Il gère un actif net de 9,7 milliards de dollars et contribue de façon durable au développement de l'économie et de l'emploi au Québec. Il s’appuie sur la force d'un vaste réseau de près de 2 400 entreprises partenaires présentes partout dans la province et sur la solidarité de plus de 615 000 actionnaires-épargnants. Le Fonds de solidarité FTQ est plus que jamais tourné vers l’avenir. Il fournit aux entrepreneurs québécois du capital patient, qui leur permet de croître et d'offrir des emplois de qualité. Le Fonds a mis sur pied un réseau d’investissement important, qui est maintenant constitué de 85 fonds locaux, de 16 fonds régionaux et de près de 80 fonds spécialisés, un peu partout au Québec. [voir la source]

Paul Desmarais : Bâtisseur de réseaux d'influences

Comment Desmarais utilise les conseils d'administration pour étendre son influence dans diverses entreprises afin de mettre leurs capitaux, humains, financiers et d'expertises, aux services de ses intérêts. Le cas « Power » fait même désormais l’objet d’études universitaires sur cette question. Celle-ci, « Réseaux sociaux des membres du conseil d’administration et acquisition de ressources par la firme : une étude de cas » expose justement le modus operandi de Power Corp. Ainsi, la revue scientifique américaine New Scientist nous apprenait-elle récemment qu’une équipe de chercheurs suisses spécialisés dans les systèmes complexes, attachés à la très renommée École polytechnique fédérale de Zurich, avait cartographié ces liens pour déterminer dans quelle mesure ils pouvaient  contribuer ou nuire à la stabilité du système économique mondial (anglais).

Je serais curieux de savoir si la » dépossession » de 40 milliards de la CDPQ envers les Québécois, aurait été aussi importante si des hommes comme Michel Arsenault auraient été à la CDPQ ? Vous savez, partout où il y a des « requins », la présence de « chiens de garde » est essentielle (tel le Bloc à Ottawa). Pour revenir à Michel Arsenault, nous pouvons possiblement reprocher deux erreurs au Fonds de solidarité : Avoir fait un millionnaire avec François Legault, et un autre avec le maire Régis Labeaume ! 

Exigeons du gouvernement qu'il ne modifie pas la structure du Fonds de solidarité, exigeons que les syndicalistes restent les décideurs majoritaires quant aux types de placements et d'investissements du Fonds. Ne dressons pas la table pour qu'il arrive aussi une « dépossession » faramineuse au FSFTQ ou dans d'autres fonds de développement. Soyons préventifs, tirons une leçon de l'épisode « nébuleuse » de la Caisse de dépôt en 2008, et surtout, exigeons des comptes des fautifs, exigeons des explications claires, et exigeons une enquête. Ne nous laissons pas berner, agissons !


Michel Dion, 2 février 2014